ArcelorMittal signe une lettre d’intention avec les gouvernements belge et flamand, soutenant un investissement de 1,1 milliard d’euros dans les technologies de décarbonisation de son usine phare à Gand.
ArcelorMittal Belgium réduira ses émissions de CO2 d’environ 3,9 millions de tonnes par an d’ici 2030, en construisant une installation de réduction directe (DRI pour « direct reduced iron ») de 2,5 millions de tonnes, ainsi que deux fours électriques sur son site de Gand. Ceux-ci fonctionneront parallèlement à son haut fourneau ultramoderne, ce dernier étant prêt à accueillir des déchets de bois et de plastique en remplacement du carbone fossile.
ArcelorMittal annonce qu’il a signé une lettre d’intention avec les gouvernements belge et flamand, soutenant un projet de 1,1 milliard d’euros pour la construction d’une installation de réduction directe (DRI) de 2,5 millions de tonnes sur son site à Gand, ainsi que de deux nouveaux fours électriques.
Une installation DRI utilise du gaz naturel et, à terme, potentiellement de l’hydrogène, au lieu de charbon pour réduire le minerai de fer, ce qui entraîne une forte réduction des émissions de CO2 par rapport à la fabrication de fer dans un haut fourneau. Les deux fours électriques feront fondre le DRI et la ferraille d’acier, qui seront ensuite transformés dans l’aciérie en brames d’acier, puis en produits finis.
Une fois que l’installation DRI et les fours électriques seront construits, la production passera progressivement du haut fourneau A à l’installation DRI et aux fours électriques pendant une période de transition, après quoi le haut fourneau A sera mis à l’arrêt étant donné qu’il arrive en fin de vie. D’ici 2030, cela se traduira par une réduction d’environ 3 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an.
Le soutien à la fois du gouvernement fédéral et du gouvernement flamand apporté à ce projet est crucial étant donné le coût important associé à la transition vers une production d’acier neutre en carbone.
L’approbation de la Commission européenne pour le soutien financier sera également requise.
Smart Carbon et synergies DRI
L’installation DRI fonctionnera parallèlement au haut fourneau B à Gand, qui a redémarré sa production en mars 2021 après un important investissement de 195 millions d’euros.
Diverses initiatives de décarbonisation, dont la mise en service en 2022 des projets Steelanol/Carbalyst et Torero à Gand, permettront de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ 0,9 million de tonnes d’ici 2030.
Combiner une nouvelle installation DRI avec un haut fourneau durable et ultramoderne permet de créer des synergies uniques dans la feuille de route d’ArcelorMittal Belgium pour une production d’acier neutre sur le plan climatique.
Ensemble, ces différentes initiatives permettront à ArcelorMittal Belgium de réduire ses émissions de 3,9 millions de tonnes par an d’ici 2030 (sur base des émissions scope 1 et 2, par rapport à 2018), ce qui équivaut aux émissions de gaz à effet de serre de 848 172 voitures conduites pendant un an. En conséquence, ArcelorMittal Belgium contribuera de manière significative à l’ambition d’ArcelorMittal Europe de réduire l’intensité des émissions de CO2 de 35 % d’ici 2030 et de devenir neutre en carbone d’ici 2050.
Feuille de route vers 2050
L’approche du modèle hybride de fabrication d’acier Smart Carbon et Innovative DRI à Gand s’inscrit dans la feuille de route CO2 d’ArcelorMittal Belgium qui comporte trois axes :
- La poursuite de l’amélioration de l’efficacité des matériaux et de l’énergie ainsi que de l’utilisation accrue de ferraille.
- L’implémentation des technologies Smart Carbon :
- Le remplacement du carbone fossile par du carbone circulaire et des déchets : les matières premières « fraîches » seront de plus en plus remplacées par des déchets, d’une manière écologiquement et économiquement viable. Le projet Torero prévoit le prétraitement des déchets de bois provenant des parcs à conteneurs afin de produire du bio-charbon adapté au processus des hauts fourneaux. ArcelorMittal Belgium poursuit également des projets de démonstration avec des déchets plastiques qui pourraient être injectés dans les hauts fourneaux sous forme de poudre ou de gaz.
- La transformation des gaz résiduels en composés chimiques utiles : en 2022, ArcelorMittal Belgium mettra en service une installation (Steelanol/Carbalyst) pour convertir biologiquement les gaz issus du processus de fabrication de l’acier en bioéthanol.
- La séparation du CO2 en vue de sa réutilisation ou de son stockage.
- L’hydrogène : le remplacement du carbone, en tant que réducteur, par de l’hydrogène (à terme, par de l’hydrogène vert, lorsqu’il sera disponible sur le marché).
Alexander De Croo, Premier ministre du Gouvernement belge : « Pour lutter contre la crise climatique, nous avons besoin d’action ambitieuse. Les pays européens montrent la voie, avec des objectifs clairs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 et de neutralité climatique d’ici 2050. Il est réjouissant de voir que des secteurs à forte empreinte se lancent également dans la course en investissant dans l’innovation qui permet de réduire les émissions et, à long terme, d’atteindre la neutralité carbone. Cet investissement majeur d’ArcelorMittal dans les nouvelles technologies est important pour toute la région de Gand, pour la réduction de l’empreinte de notre pays, et montre que la décarbonisation de notre économie constitue un effort collectif. »
Jan Jambon, Ministre-président du Gouvernement flamand : « Nous sommes convaincus que les percées technologiques sont essentielles à la réalisation de l’agenda pour le climat. À cet égard, la feuille de route ambitieuse présentée par ArcelorMittal pour son site de Gand représente une opportunité. »
Vincent Van Peteghem, Vice-Premier ministre du Gouvernement belge et Ministre belge des Finances, chargé de la Coordination de la lutte contre la fraude : « Pour que nous puissions rendre possible la transition climatique vers un avenir meilleur et plus sain, il est crucial que le gouvernement et l’industrie se réunissent à ce moment charnière crucial. ArcelorMittal s’avère être un exemple à suivre pour cette transition dans notre région. Cet effort collectif permet non seulement de garantir la présence d’ArcelorMittal dans notre région, mais il est également essentiel pour garantir à la région de Gand un air propre et sain pour tous. »
Tinne Van der Straeten, Ministre belge de l’Énergie : « Ce projet ambitieux montre que l’industrie est un partenaire essentiel pour parvenir à une société climatiquement neutre d’ici 2050. Il s’agira de l’un des plus importants investissements climatiques en Belgique, qui ancrera ArcelorMittal dans la région de Gand, qui garantira l’emploi et qui fournira un acier à faible teneur en carbone et, à terme, neutre en carbone. L’acier vert est nécessaire pour passer à une énergie 100% renouvelable. Ce qui est bon pour le climat est bon pour l’économie et pour tout un chacun. »
Hilde Crevits, Vice-ministre-présidente du Gouvernement flamand, Ministre flamande de l’Économie, de l’Innovation, de l’Emploi, de l’Économie sociale, et de l’Agriculture : « ArcelorMittal a choisi une technologie révolutionnaire et innovante qui réduira considérablement les émissions de l’un de ses hauts fourneaux, entraînant une réduction de 4 % des émissions en Flandre. Ce projet unique servira d’exemple pour le reste de l’Europe sur la manière d’atteindre l’objectif de neutralité climatique. Par ailleurs, il assure la création durable d’emplois et renforce la compétitivité d’ArcelorMittal, au profit du bien-être et de la prospérité de la Flandre. »
Matthias Diependaele, Ministre flamand des Finances et du Budget, du Logement et du Patrimoine immobilier : « Cet investissement pour l’infrastructure d’ArcelorMittal est le signe d’une politique flamande responsable. Nous investissons dans un avenir durable pour le pays, tant en termes d’émissions que de maintien de l’emploi dans le port de Gand. »
Aditya Mittal, CEO ArcelorMittal : « La communication d’aujourd’hui constitue le troisième grand projet de décarbonisation que nous avons annoncé au cours des deux derniers mois, ce qui montre que nous prenons des mesures fermes pour décarboniser nos activités et, surtout, pour accélérer les progrès au cours de la décennie à venir. Aucun de ces projets ne serait possible sans le soutien des gouvernements. Nous sommes donc très reconnaissants vis-à-vis des gouvernements belge et flamand pour leur soutien continu dans notre transition vers une production d’acier à zéro émission nette. L’annonce faite aujourd’hui de notre projet de construction d’une installation DRI de 2,5 millions de tonnes, qui coexistera avec la filière Smart Carbon dans laquelle nous investissons déjà à Gand et la complétera, représente un exemple du type de changement transformationnel que nous voulons et devons mettre en œuvre afin d’accélérer le parcours d’ArcelorMittal vers la production d’acier à zéro émission nette.»
Geert Van Poelvoorde, CEO ArcelorMittal Europe : «ArcelorMittal Europe a récemment annoncé un objectif plus ambitieux de réduction des émissions de CO2, passant de 30 à 35 % d’ici 2030. Nous sommes en mesure de réduire plus rapidement notre impact sur l’environnement, grâce à des projets comme celui-ci, qui incarnent la coopération et l’innovation dont nous avons besoin pour réussir. Dès le début, ArcelorMittal Belgium a joué un rôle essentiel dans la stratégie de décarbonisation de l’entreprise en Europe, et avec l’annonce d’aujourd’hui, nous continuerons à la voir à l’avant-garde alors que nous nous rapprochons d’une production d’acier nette zéro. »
Manfred Van Vlierberghe, CEO ArcelorMittal Belgium : « ArcelorMittal Belgium a une passion pour la durabilité et la circularité. Nous continuons à investir et à lancer de nouveaux projets afin de rester à l’avant-garde de la transition énergétique et climatique. Ce projet de 1,1 milliard d’euros constitue une étape majeure dans notre parcours de décarbonisation. L’installation DRI et les deux fours électriques entraîneront une forte diminution des émissions de CO2, tandis que le haut fourneau renouvelé contribuera au recyclage des déchets de bois et des plastiques en fin de vie. Cette approche contribue à renforcer notre leadership mondial en termes de CO2 et d’efficacité énergétique dans le secteur sidérurgique. »