Début de la construction sur le site gantois d’ArcelorMittal Belgium d’une usine de traitement des boues qui récupérera l’énergie des eaux usées de 4 millions d’habitants

D’ici 2027, une nouvelle installation ultramoderne de la société de traitement des eaux Aquafin, située sur le site d’ArcelorMittal Belgium dans le port de Gand, récupérera l’énergie des eaux usées de 4 millions d’habitants. Besix et Indaver ont entamé les travaux de construction, qui dureront un peu plus de deux ans.

Aquafin a confié la conception, la construction, le financement, l’exploitation et la maintenance de l’installation au consortium BESIX-Indaver. FOSTER, le « Special Purpose Vehicle » (SPV) créé par Indaver et BESIX à cette fin a maintenant terminé son financement et a entamé la construction, qui durera un peu plus de deux ans.

Aquafin traite les eaux usées domestiques de 86 % des habitants de Flandre dans 328 stations d’épuration. Dans le processus d’épuration biologique, ce sont les micro-organismes qui effectuent le travail d’épuration, en se développant continuellement. La biomasse ainsi créée et à traiter recèle un grand potentiel d’énergie et de matières premières. Aquafin produit depuis longtemps de l’énergie verte et du biométhane à partir du biogaz issu de la fermentation de la biomasse. Avec son plan « Road to Zero Carbon », l’entreprise vise à progresser vers la neutralité climatique pour ses propres processus commerciaux. Avec un impact négatif sur le réchauffement de la planète de 28 000 tonnes d’équivalent CO2, l’installation de mono-traitement de boues contribuera de manière significative à la réalisation de cet objectif. En outre, dans une installation de mono-traitement, les boues ne sont pas traitées avec d’autres substances, ce qui permet une récupération maximale de l’énergie et des matières premières.

De la conception à l’exploitation

Ce contrat DBFMO (conception-construction-financement-maintenance-exploitation) a été attribué à FOSTER, qui est responsable de l’exploitation jusqu’en 2046. Avec le bouclage financier de ce projet dont le coût d’investissement s’élève à environ 200 millions d’euros, FOSTER a pu achever le processus de financement et commencer les travaux de construction. « Nous sommes honorés de jouer un rôle aussi important dans ce projet en tant que partenaire industriel à long terme », a déclaré Pierre Sironval, CEO de BESIX Group. « BESIX peut apporter des décennies d’expérience dans les partenariats public-privé pour les projets d’infrastructure et d’environnement, de la conception à la mise en œuvre et à l’exploitation. Avec cette mission, nous montrons comment nous pouvons fournir à nos clients des solutions durables pour les aider à atteindre leurs objectifs en matière de climat. Nous sommes convaincus qu’avec notre expertise, nous pouvons garantir un fonctionnement efficace de l’installation et contribuer ainsi au développement durable de Gand pour les 20 prochaines années. »

Paul De Bruycker, CEO d’Indaver : « Cette installation de traitement des boues offre une occasion unique de renforcer encore notre engagement en faveur de l’économie circulaire. Par ailleurs, nous disposons d’une vaste expérience dans la construction et l’exploitation d’installations de traitement thermique et dans la mise en place de réseaux de vapeur et de chaleur. Nous appliquerons cette expertise à l’usine FOSTER de Gand. En travaillant avec nos partenaires Aquafin et BESIX pour traiter les boues de 4 millions d’habitants, nous pouvons non seulement récupérer de l’énergie, mais aussi permettre à long terme la récupération de matières premières précieuses comme le phosphore. Cela correspond parfaitement à notre mission, qui est de créer une valeur maximale pour les déchets et de boucler les cycles avec un niveau de qualité élevé. »

Choix du site en fonction de l’impact CO2

Aquafin a choisi le site du producteur d’acier ArcelorMittal Belgium dans le port de Gand pour y installer le nouveau dispositif de traitement de boues. « Nous nous sommes basés sur un modèle qui nous a permis de déterminer, pour chaque site possible, l’impact CO2 de tous les transports de boues en Flandre. Bien entendu, nous voulons que nos boues parcourent le moins de kilomètres possible jusqu’à leur destination finale », explique Jan Goossens, CEO d’Aquafin, pour justifier ce choix. « En outre, le potentiel de valorisation de l’énergie produite était également important, en vue d’une optimisation pour la Flandre. L’ambition du port de Gand de devenir neutre en carbone d’ici 2050 a été un facteur convaincant supplémentaire. »

FINARMIT, filiale à 100 % de l’investisseur public en énergies renouvelables FINEG, financera la turbine d’expansion qui destinée à absorber et détendre la vapeur. Filip Keppens, directeur FINEG : « La mission de FINEG est de contribuer activement à la durabilité de l’industrie flamande en finançant des solutions énergétiques respectueuses de l’environnement qui génèrent une valeur à la fois économique et environnementale. Nous aidons ArcelorMittal Belgium à rendre son site de Gand plus durable par l’intermédiaire du SPV FINARMIT. L’électricité produite par la turbine d’expansion sera fournie à l’installation de mono-traitement de boues et la vapeur détendue sera injectée dans le réseau de vapeur d’Arcelor Mittal. Grâce à ce financement, nous contribuons à une réduction significative des émissions de CO2 pour le producteur d’acier. »

ArcelorMittal Belgium accorde à Aquafin un droit de superficie sur le site et prend la totalité de la production de vapeur du traitement des boues comme alimentation supplémentaire pour le réseau de vapeur interne. L’usine contribue ainsi à la stratégie de développement durable du producteur d’acier. Manfred Van Vlierberghe, CEO d’ArcelorMittal Belgique : « Pour nous, il s’agit d’une nouvelle étape dans notre stratégie de développement durable visant à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. L’utilisation de la vapeur dans notre processus de fabrication de l’acier réduit encore l’utilisation de combustibles fossiles. L’installation est donc un exemple de production d’énergie renouvelable en Europe. »

La récupération du phosphore est également à l’ordre du jour

À partir de 2027, l’installation de mono-traitement de boues assurera le traitement final de deux tiers des boues provenant de l’épuration des eaux usées domestiques en Flandre. Dans le cadre d’un projet complémentaire, Aquafin prévoit également de commencer à récupérer à grande échelle, avec cette installation, le phosphore contenu dans les cendres volantes issues du traitement des boues. Le phosphore est un élément essentiel à la vie. Il est utilisé dans l’agriculture moderne sous forme de phosphate dans les engrais. Par l’intermédiaire de l’urine humaine, il se retrouve dans les eaux usées et, de là, dans les boues d’épuration. En optant pour le mono-traitement des boues, le phosphore peut être mieux récupéré. La Flandre sera ainsi moins dépendante de l’exploitation des mines étrangères.